Un petit mot sur la Paracha לעילוי נשמת אבי מורי ראובן בן איסר ע״ה ישראליוויטש

Kora’h 5779 / Kora’h et le défi des grandes vacances…

K

Ça y est, c’est les vacances! Enfin, pas pour tout le monde, mais pour les enfants, c’est officiellement commencé!

Pour la Paracha, pas de pause estivale, l’histoire continue et les enseignements sont plus que jamais d’actualité! Enfin, je dis pas de pause mais il y a quand même une pause dans l’histoire: suite à la Faute des Explorateurs, la marche vers la Terre Promise est mise en attente, et cette génération, celle qui est sortie d’Egypte, va rester dans le désert pendant encore 39 ans, et y mourir.

Alors que fait un peuple qui a connu les sommets de la Sortie d’Egypte et de la Révélation du Sinaï, qui était sur les starting-blocks pour enfin prendre possession de la Terre Promise 400 ans plus tôt à ses ancêtres, et qui se trouve bloqué à tourner en rond dans le désert?

La situation dans laquelle se retrouve le peuple l’expose à deux problématiques: le découragement et l’oisiveté. L’un entraînant l’autre et vice-versa…

Le Tanya au chapitre 26 expose précisément le mécanisme qu’affectionne le Yetser Hara, le mauvais penchant, pour faire plonger l’homme. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas la faute en elle-même mais l’état de déception et de déprime dans lequel on se retrouve quand on se rend compte que l’on a failli. Parce que quand le découragement s’installe, on devient apathique et oisif. Et le cercle vicieux se met en place… C’est la raison pour laquelle, le Baal Hatanya insiste sur le fait de ne pas s’appesantir sur les bilans et les regrets, sauf à des moments précis dans le calendrier juif; parce que ce qui est important, c’est de rebondir, d’avancer et de se construire par la joie, l’enthousiasme et l’action positive.

Ce Chabbat, nous sommes le 3 Tamouz, jour de la Hiloulla du Rabbi de Loubavitch. A maintes reprises, le Rabbi a développé cette idée. Dans des dizaines de ses Igrot Kodech, il répond à des lettres de personnes qui se débattent face à la dépression, face au regret de comportements passés, face à la difficulté de se reconstruire après les séismes que ses contemporains ont vécus, le nazisme et le communisme. Et à chaque fois, il martèle que l’essentiel, c’est d’agir; la meilleure solution pour réparer le passé ou pour se réparer du passer, c’est de faire ce que D.ieu attend de nous, de chercher à faire le bien, de s’intéresser à autrui et d’avancer par l’action. Un des leitmotivs qui ont dirigé son action personnelle sur sa génération et qui se trouve être une réponse aux maux de notre temps…

Pour revenir à nos ancêtres dans le désert, de nombreux commentateurs s’arrêtent sur le timing de la révolte de Kora’h. Celui-ci conteste le leadership de Moché et le choix d’Aharon pour la prêtrise. Pourtant, ils ne viennent pas d’être nommés à ces postes! Pourquoi attend-il ce moment pour créer et diriger la contestation? Tout simplement, nous dit Nahmanide, parce qu’on est juste après les Explorateurs, à un moment où le moral est très bas, où il n’y a pas de perspective puisque tout le monde sait qu’il mourra dans le désert… Il faut tuer le temps…

Jusque là, la popularité de Moché et l’amour que le peuple lui vouait étaient tels que si Kora’h avait osé ouvrir la bouche contre lui, il aurait été lapidé sur place! Mais à présent que le peuple est triste et désœuvré, il y a une ouverture pour le détourner, pour agréger tous les mécontentements et toutes les peurs autour de sa personne… « L’oisiveté mène à l’ennui, et l’ennui, à la faute » disent les Sages du Talmud (Ketoubot 59b)…

Après la fin tragique de Kora’h et de son assemblée, la génération du désert ne va plus prendre le risque de l’oisiveté. Elle sera « Dor Deah », la génération du savoir. Elle va étudier et préparer le terrain aux générations futures dans la connaissance de la Torah.

Vous me direz que c’est un peu facile mais je ne vais pas bouder mon plaisir de faire le lien direct avec notre actualité immédiate: les grandes vacances! Parce que les vacances ne signifient pas pour autant la vacance du savoir, de l’autorité, de la construction, il nous incombe d’en faire un temps d’épanouissement et d’évolution pour chacun des membres de notre famille. Et pas juste un temps que l’on tue… car on ne tue pas le temps! Mais lui peut être destructeur si nous ne le construisons pas…

A propos...

Sarah Weizman

Ajouter votre (sur)commentaire

Un petit mot sur la Paracha לעילוי נשמת אבי מורי ראובן בן איסר ע״ה ישראליוויטש

Articles récents

Commentaires récents

Archives

Catégories

Méta